Ensemble Paroissial de la Sainte Colline http://www.saintecolline.fr Bienvenue ! Wed, 13 Mar 2024 17:37:39 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.4.15 http://www.saintecolline.fr/wp-content/uploads/2015/10/cropped-Blason-X-roi-effata-32x32.jpg Ensemble Paroissial de la Sainte Colline http://www.saintecolline.fr 32 32 Retraite de Carême, 4ème médiation http://www.saintecolline.fr/retraite-de-careme-3eme-mediation-2/ Wed, 13 Mar 2024 17:45:41 +0000 http://www.saintecolline.fr/?p=3065 Voir plus]]> Retraite paroissiale : « Espérant au-delà de toute espérance. »

L’envoie en mission : vocation de chaque baptisé

Un petit rappel de la semaine dernière : Philippiens 3, 20 : « Nous avons notre citoyenneté dans les cieux, d’où nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux, avec la puissance active qui le rend capable de tout mettre sous son pouvoir. »

Ce corps glorieux du Christ, nous l’avons contemplé à la transfiguration.

Ce passage de la lettre de Paul aux Philippiens nous redit la nécessité de poser un regard surnaturel sur les personnes, les évènements, sur notre vie, être capables de voir au-delà des apparences dans le quotidien de notre vie. Être capables d’avoir cette vision là pour ne pas en rester à ce que l’on voit et être aveugles sur ce qui mériterait d’être vu.

Si c’est une attitude qu’il nous faut acquérir en tant que disciple de Jésus Christ, dans les vocations respectives qui sont les notre, nous avons la mission d’éveiller ce regard-là chez les autres ; comment aider les autres à poser un regard surnaturel sur les évènements, pour ne pas se laisser submerger par les émotions, ce qui peut amener au découragement ? Comment voir les signes de la présence agissante de Dieu dans leur propre vie et dans le monde ? Comment réveiller en eux la présence de Dieu ? Comment les aider à découvrir qu’ils sont la demeure de Dieu, que Dieu demeure en eux et eux en Dieu, qu’ils sont habités par le Ressuscité, mus par le souffle de l’Esprit Saint ? Bref, qu’ils sont, eux aussi, déjà citoyens du ciel ? Nous le croyons parce que Jésus nous l’a dit : le Royaume de Dieu est au milieu de nous. Si nous devons être capables de voir le royaume au milieu de nous, notre mission est d’aider les hommes à ouvrir les yeux pour voir ce royaume et pour cela, le Seigneur met des moyens à notre disposition. C’est même lui qui nous donne la feuille de route

Laissons maintenant le Christ nous rappeler l’essentiel de notre mission. 

Luc 9, 01 Jésus rassembla les Douze ; il leur donna pouvoir et autorité sur tous les démons, et de même pour faire des guérisons ; 02 il les envoya proclamer le règne de Dieu et guérir les malades.

03 Il leur dit : « Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange. 04 Quand vous serez reçus dans une maison, restez-y ; c’est de là que vous repartirez. 05 Et si les gens ne vous accueillent pas, sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds : ce sera un témoignage contre eux. » 06 Ils partirent et ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle et faisant partout des guérisons.

Luc 10, 01 Après cela, parmi les disciples le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre.

02 Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.

03 Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.

04 Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin.

05 Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.”

06 S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous.

07 Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison.

08 Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté.

09 Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.”


Peut-être certain se disent en eux-mêmes : « Mais enfin, Jésus s’adresse aux apôtres donc ces consignes sont pour leurs successeurs, pour les prêtres ! Qu’est-ce que moi, simple baptisé, je viens faire là-dedans ? » Oui, c’est vrai que Jésus envoie ses apôtres en mission mais aussi ses disciples ; il nous révèle ainsi que chacun, reçoit la mission d’annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume, dans la vocation qui est la sienne. Ces deux récits sont très instructifs pour comprendre à quoi le Christ appelle.  

Revenons à ces deux passages, à ces deux envois, l’envoie des XII puis l’envoie des 72. Le récit de la Transfiguration est entouré par ces deux envois en mission. En quoi cela est-il important ? Parce qu’il y a un lien entre la mission de Jésus et celle de ses apôtres et entre la mission des apôtres et celle de chaque baptisé. On peut dire qu’au coeur de la mission, il y a la parole du Père qui se fait entendre sur le Mont Thabor : « Écoutez-le. » Au coeur de la mission, comme préalable, il y a d’abord l’écoute de Dieu. « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? »

Je voudrais insister sur l’écoute ; nous l’avons vu dans le récit des disciples d’Emmaüs, Jésus lui-même commence par écouter. Il n’arrive pas avec ses gros sabots, pour imposer ce qu’il est ; il rejoint ces hommes-là où ils en sont. Certes, à la Transfiguration c’est différent : il dévoile sa divinité ; mais ce n’est pas à n’importe quel moment : cet épisode suit la profession de foi de Pierre et la première annonce de la Passion. Comme pour traverser l’épreuve de la Passion Jésus se révèle dans sa divinité, annonçant déjà la résurrection.

Le Père nous demande d’écouter son Fils : « écoutez-le. » L’écouter parce qu’il est le Fils du Père. Nous nous souvenons de la prière que les juifs, encore aujourd’hui, prient 3 fois par jour : « Écoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Dt 6, 4)

Dans notre vie, où en sommes-nous de l’écoute de la Parole de Dieu ? Quelle place pour l’oraison, la lectio Divina ? La première chose à faire est d’écouter Dieu pour connaître sa volonté, ce qu’il attend de nous.

Le pape François, dans le document préparatoire au synode, comme dans ses différentes interventions, insiste beaucoup sur l’écoute, écoute de la Parole de Dieu, écoute de ce que l’Esprit Saint veut nous dire, écoute du frère à travers lequel Dieu parle. Plutôt que de donner d’abord son avis ou se prendre pour le sauveur, pour celui qui sait fasse à ceux qui ne savant pas ou vouloir construire des châteaux en Espagne, il nous faut commencer par écouter. Et lors de l’ouverture du Synode, il a ordonné le silence ! Vivre le silence intérieur, écarter le bruit, la cacophonie, pour être à l’écoute de l’Esprit Saint. « Dans un monde plein de bruit, nous ne sommes plus habitués au silence ; en fait, nous avons parfois du mal à l’accepter, car le silence nous oblige à nous confronter à Dieu et à nous-mêmes. Pourtant, il est à la base de la Parole et de la vie » « Le silence est essentiel dans la vie du croyant », a-t-il déclaré. « En effet, il se trouve au début et à la fin de l’existence terrestre du Christ. Le Verbe, la Parole du Père, s’est fait ‘silence’ dans la crèche et sur la croix, dans la nuit de la Nativité et dans la nuit de sa Passion« .

Chacune des rencontres des équipes synodales commençaient par un temps conséquent d’écoute de la Parole de Dieu et une prière à l’Esprit Saint. Ayant été dans l’équipe de dépouillement des synthèses, il n’était pas difficile de voir les équipes qui avaient pris le temps de se mettre à l’écoute de Dieu à travers sa Parole et celles qui ne l’avaient pas fait. D’un côté il y avait du souffle, de la vie, de l’autre, une liste de revendications qui manifestaient certes une certaine colère, mais qui semblaient être davantage le résultats de contrariétés qui s’exprimaient que d’inspirations de l’Esprit Saint. En gros, nous pouvions lire les signes de l’Esprit Saint à l’œuvre d’un côté et de l’autre des désirs très humains et personnels.

Écouter, d’abord. Revenons aux deux récits de l’envoie en mission avec en ligne de mire la parole du Père : « écoutez-le », parlant de son Fils.

Que dit Jésus dans ces textes ?

1°      Des consignes pratiques pour la route : « Il leur dit : « Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange. 04 Quand vous serez reçus dans une maison, restez-y ; c’est de là que vous repartirez. 05 Et si les gens ne vous accueillent pas, sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds : ce sera un témoignage contre eux. »

Le Seigneur donne ici des consignes pour la route ; des consignes qui pourraient nous paraître un peu extrêmes et d’un autre temps. Il nous faut bien sûr aller plus loin, comme nous y invite toujours le Seigneur. Qu’est-ce qu’il veut nous dire à travers cette radicalité ? Jésus veut que nous soyons libres, libres de toutes attaches matérielles, libres de toutes attaches tout court. Le carême nous permet de voir où sont nos attaches, ces liens qui nous empêchent d’être témoin du Christ. Si en tant que baptisés vous n’êtes pas appelés à la pauvreté, nous sommes tous appelés à la sobriété, à dire non à la consommation effrénée qui nous rend esclave des biens de ce monde. Souvenons-nous des tentations de Jésus au désert et de sa réponse à Satan : « l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »

Le Seigneur nous veut libre parce que, pour proclamer le règne de Dieu, nous devons voyager léger et aller à l’essentiel.

Où en sommes-nous de ce côté-là ?

Détachement vis à vis des choses matérielles, détachement aussi concernant la réussite ou non de la mission : « 04 Quand vous serez reçus dans une maison, restez-y ; c’est de là que vous repartirez. 05 Et si les gens ne vous accueillent pas, sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds : ce sera un témoignage contre eux. »

Jésus lui-même n’a pas convaincu tous les hommes de son temps ; n’imaginons pas que nous ferons mieux que lui ! Il n’est jamais facile d’échouer ; il y a cependant une différence entre échouer parce que nous n’avons pas fait ce qu’il fallait, parce que nous n’avons pas été suffisamment à l’écoute de la volonté de Dieu et échouer parce qu’en face de nous il y a des libertés qui s’exercent et qui peuvent aller jusqu’à refuser Dieu, pour de multiples raisons. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’indifférence de notre part, ni de refuser de se laisser affecter par ces refus ; mais le détachement demandé par le Christ consiste à ne jamais s’approprier la mission et si nous devons être affectés par l’échec cela doit être lié au fait que des hommes n’accueillent pas l’amour du Christ, qu’ils passent à côté du bonheur qu’ils désirent au fond de leur coeur. Finalement, c’est le refus de Dieu qui doit nous peiner, pas les échecs dans la mission.

2°      Jésus prévient justement que la mission ne sera pas facile : « je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. » Vous le savez, le loup dévore la brebis. Nous pourrions ici développer l’avertissement de Jésus à ceux qui le suivent : Jean 15,18 : « Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. 19 Si vous apparteniez au monde, le monde aimerait ce qui est à lui. Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous. 20 Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre. 21 Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé. »

Un peu plus loin Jean 16 33 : « Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. »

3°      Le don de Dieu aux apôtres envoyés : Luc 9, 1 : « il leur donna pouvoir et autorité sur tous les démons, et de même pour faire des guérisons » Luc 10, 9 : « Guérissez les malades. » L’autorité que Jésus donne à ceux qu’il appelle puis envoie, et je parle ici de la mission spécifique des apôtres, est le pouvoir sur le mal. Il ne s’agit pas ici d’une autorité humaine mais d’une force de l’Esprit de Dieu pour accomplir l’œuvre de Dieu qui est de lutter contre le mal et contre l’auteur du mal, le Démon. Cependant, chaque baptisé, quelle que soit sa vocation, est confronté au mystère du mal et doit lutter contre le mal, contre tout ce qui conduit au mal et contre Satan l’auteur du mal. Pourquoi Dieu a-t-il envoyé son Fils dans le monde ? Pour que le monde soit sauvé. Et sauvé de quoi ? De la mort, conséquence du péché. Et pour cela, il y a un véritable combat contre les puissances du mal. Notre mission, à travers l’exercice de notre ministère de prêtre pour nous ou pour vous en suivant votre vocation baptismale, est toujours orientée vers le salut des hommes. Par la célébration de l’eucharistie, par le sacrement du pardon, par l’onction des malades, par le baptême et la confirmation, par l’annonce de la Parole de Dieu, par toute notre vie donnée, les prêtres donnent à ceux qui leur sont confiés, les armes nécessaires pour lutter contre les puissances des ténèbres qui n’ont pas d’autre but que nous éloigner de celui qui est le chemin, la vérité et la vie. Vous recevez donc ces armes ; n’hésitez pas à les utiliser !

Parfois, nous pouvons être anesthésiés de ce côté-là ; finalement, Dieu sauvera tout le monde, donc pas la peine de dire les choses. Ou bien, face à la déferlante de ce qui se passe dans le monde, nous pouvons être tentés par le relativisme ou simplement découragés, comme nos deux amis d’Emmaüs qui rentrent chez eux.

4°      Enfin le contenu du message : Lc 9, 02 il les envoya proclamer le règne de Dieu et guérir les malades. » Luc 10 : « Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.”06 S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous.07 dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.”

La paix, l’annonce du Royaume. Voilà l’essentiel du message. Vous vous souvenez des premiers mots du Christ ressuscité au apôtres au matin de Pâques : « la paix soit avec vous. » Ce sont d’ailleurs les premiers mots de l’évêque lorsqu’il préside la messe. La paix ; voilà ce que nous devons annoncer. Et le Royaume de Dieu, qui est déjà là. C’est un appel à la conversion, à se tourner vers le Seigneur qui est là, qui agit dans le coeur des hommes. Il ne s’agit pas de déserter notre responsabilité d’homme et de femme, mais de vivre nos tâches présentes, les yeux tournés vers Jésus Christ, le coeur encré dans le ciel (l’ancre de l’espérance jeté dans le sanctuaire des cieux comme l’écrit l’auteur de la lettre aux Hébreux 6, 10 : « Cette espérance, nous la tenons comme une ancre sûre et solide pour l’âme ; elle entre au-delà du rideau, dans le Sanctuaire où Jésus est entré pour nous en précurseur » ), vivre en citoyens des cieux et, bien sûr, aider nos contemporains à vivre ainsi.

Nous venons de parcourir le chemin de la mission que Jésus confie à ses disciples, et qu’il nous confie à chacun ; dans ces passages, il y a deux points très importants : tout d’abord, c’est Jésus qui envoie, et il envoie au-devant de lui ; il s’agit pour l’apôtre, pour le disciple, de préparer la venue du Seigneur. Le deuxième point est dans la première recommandation de Luc 10 : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »

Prendre conscience que c’est Jésus qui envoie, est libérateur ; ce n’est pas nous qui nous envoyons, c’est lui. Et, pour cela,  il passe par notre évêque pour les ministres ordonnée ou pour les laïcs recevant une mission diocésaine, ou il passe par le curé s’il s’agit d’une mission paroissiale . La mission, nous la recevons ; elle ne nous appartient pas. Les prêtres, les diacres, nous recevons notre mission ; elle ne nous appartient pas, ce qui est pour nous source d’une grande liberté.

Avec toujours en ligne de mire la perspective qui anime la mission :  la venue du Christ. C’est cette venue dans la gloire qui est à la source de notre espérance, que nous contemplerons lundi prochain, à travers notamment les paraboles du Royaume chez Mathieu. Jésus annonce son retour ou sa venue dans la gloire et ce qu’il demande à ses disciples, c’est de veiller et de prier, une veille active et non passive, en accomplissant notre mission, chaque jour. Frères et sœurs, Pâques pointe à l’horizon.  Nous nous préparons à la venue du Christ, comme le bon serviteur qui fait fructifier ce qui lui a été confié, et qui veille ; au contraire du mauvais serviteur qui enfouie le talent confié ou qui, voyant son maître tarder se met à s’enivrer et à maltraiter les employés de la maison.

P. Stéphane

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Retraite de Carême, 3ème médiation http://www.saintecolline.fr/retraite-de-careme-3eme-mediation/ Tue, 05 Mar 2024 09:27:53 +0000 http://www.saintecolline.fr/?p=3062 Voir plus]]> Troisième méditation : Poser un regard surnaturel sur les évènements, ou voir au-delà des apparences

La semaine dernière, nous avons terminé en prenant de la hauteur ; sur le mont Thabor, Jésus laisse percevoir sa divinité, l’espace d’un instant. Le ciel s’ouvre, la voix du Père se fait entendre. Jésus révèle de façon lumineuse qui il est vraiment, pour que, le moment venu, les apôtres se souviennent et ne perdent pas l’espérance, même face à l’évènement tragique et incompréhensible de la croix.

Je voudrais aujourd’hui nous inviter (c’est plutôt le Seigneur qui nous y invite) à voir plus loin que ce que les évènements peuvent mettre sous nos yeux. Voir plus loin, au-delà des apparences. Nous avons pris de la hauteur pour cela ; nous sommes sur le Thabor avec Jésus transfiguré, alors qu’il va vivre sa Passion. Regardons donc au loin…

D’abord deux passages de l’Écriture :

Marc 3, 01 : « Jésus entra de nouveau dans la synagogue ; il y avait là un homme dont la main était atrophiée.On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat. C’était afin de pouvoir l’accuser.Il dit à l’homme qui avait la main atrophiée : « Lève-toi, viens au milieu. »Et s’adressant aux autres : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de tuer ? » Mais eux se taisaient.Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, il dit à l’homme : « Étends la main. » Il l’étendit, et sa main redevint normale. Une fois sortis, les pharisiens se réunirent en conseil avec les partisans d’Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr. »

Jean 5, : (la guérison du paralysé à la piscine de Bethesda) « Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche. »Et aussitôt l’homme fut guéri. Il prit son brancard : il marchait ! Or, ce jour-là était un jour de sabbat.Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pieds : « C’est le sabbat ! Il ne t’est pas permis de porter ton brancard. »Il leur répliqua : « Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit : “Prends ton brancard, et marche !” »Ils l’interrogèrent : « Quel est l’homme qui t’a dit : “Prends ton brancard, et marche” ? »…C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu. »

En écoutant ces deux épisodes de l’évangile, on en envie de dire : ces pauvres pharisiens sont vraiment aveugles ! De vrais imbéciles qui ne voient qu’une chose : la transgression du sabbat. Ils sont les témoins d’un signe extraordinaire qui manifeste la présence de Dieu, qui révèle qui est ce Jésus qu’ils ont en face d’eux, et la seule chose qui les obsède, ce n’est pas le signe extraordinaire et ce qu’il signifie, ce qu’ils voient d’abord c’est la transgression de la règle.

Écoutons 2 autres passages :

Luc 7, 11 (la résurrection du fils de la veuve) « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère.La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. »

Matthieu 9, 02 « Et voici qu’on lui présenta un paralysé, couché sur une civière. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Confiance, mon enfant, tes péchés sont pardonnés. »Et voici que certains parmi les scribes se disaient : « Celui-là blasphème. »Mais Jésus, connaissant leurs pensées, demanda : « Pourquoi avez-vous des pensées mauvaises ?En effet, qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien dire : “Lève-toi et marche” ?Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés… – Jésus s’adressa alors au paralysé – lève-toi, prends ta civière, et rentre dans ta maison. »Il se leva et rentra dans sa maison. Voyant cela, les foules furent saisies de crainte, et rendirent gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes. »

Attitudes bien différentes des personnes qui, à travers le signe posé, sont capables de voir au-delà, de voir ce que ces signes disent, ce qu’ils annoncent, celui qu’ils dévoilent.

Deux façons d’interpréter un évènement ; une façon, la première, qui emprisonne, ou plutôt qui est le signe que ces pauvres pharisiens sont prisonniers de leur système de pensée, et l’autre qui révèle la capacité de l’être humain à voir plus loin, ce que le signe révèle.

Observons Jésus lui-même dans sa façon de faire. Quand il appelle les Douze, par exemple, il appelle des pécheurs de poissons, des rustres qui ne savent pas parler, un voleur, des zélotes. Jésus n’appelle pas des grands prêtres ou des pharisiens, ou des scribes ou des hommes puissants ; il appelle des pauvres, des pécheurs, des parias même. Écoutons saint Jean Chrysostome faire une description de ces apôtres : 

« La croix a gagné les esprits au moyen de prédicateurs ignorants, et cela dans le monde entier. Il ne s’agissait pas de questions banales, mais de Dieu et de la vraie foi, de la vie selon l’Évangile, du jugement futur. Elle a donc transformé en philosophes des rustres et des illettrés. Voilà comment la folie de Dieu est plus sage que l’homme, et sa faiblesse, plus forte.
Comment douze hommes, des ignorants, ont-ils pu avoir l’idée d’une pareille entreprise, eux qui vivaient auprès des lacs et des fleuves, et dans le désert ? Eux qui n’avaient jamais fréquenté les villes et leurs assemblées, comment ont-ils pu songer à se mobiliser contre la terre entière ? Ils étaient craintifs et sans courage : celui qui a écrit sur eux le montre bien, lui qui n’a voulu ni excuser ni cacher leurs défauts. C’est là une preuve très forte de vérité. Que dit-il donc à leur sujet ? Quand le Christ fut arrêté, après avoir fait d’innombrables miracles, la plupart s’enfuirent, et celui qui était leur chef de file ne resta que pour le renier.
Ces hommes étaient incapables de soutenir l’assaut des Juifs quand le Christ était vivant. Et lorsqu’il fut mort et enseveli, alors qu’il n’était pas ressuscité, qu’il ne leur avait donc pas adressé la parole pour leur rendre courage, d’où croyez-vous qu’ils se seraient mobilisés contre la terre entière ? Est-ce qu’ils n’auraient pas dû se dire : « Qu’est-ce que cela ? Il n’a pas été capable de se sauver lui-même, et il nous protégerait ? Quand il était vivant, il n’a pas pu se défendre, et maintenant qu’il est mort il nous tendrait la main ? Quand il était vivant, il n’a pu se soumettre aucune nation, et nous allons convaincre la terre entière en proclamant son nom ? Comment ne serait-il pas déraisonnable, non pas même de le faire, mais seulement d’y penser ? »
La chose est donc évidente : s’ils ne l’avaient pas vu ressuscité et s’ils n’avaient pas eu la preuve de sa toute-puissance, ils n’auraient pas pris un risque pareil. 
»

Voilà ce que fait la puissance de la résurrection, cette puissance qui agit en nous et nous rend capables de voir au-delà des apparences, de voir la vie derrière le voile de la mort. C’est parce qu’ils ont vu Jésus ressuscité que les deux disciples d’Emmaüs font machine arrière et qu’ils vont maintenant être capables de proclamer la nouvelle ; même chose pour les Douze.

Et Jésus a choisi ces hommes parce qu’il est capable de voir ce qu’ils vont devenir. Il voit au-delà des apparences. Certes il est Dieu et il sait tout, mais il nous invite ainsi à être capables nous-mêmes de voir plus loin que les apparences. Si Jésus en était resté aux apparences, jamais il n’aurait choisi ces hommes-là. Il voit ce qu’ils vont devenir, transformés par la grâce de Dieu, témoins de sa résurrection.

Nous pourrions relire maintenant toutes les paraboles du Royaume ; retenons simplement quelques paroles de Jésus, primordiales dans notre propos : « Voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. » (Lc 17, 21) Sommes-nous capables de voir le levain dans la pâte ? Sommes-nous capables de voir, dans la petite graine de moutarde, la plante qu’elle va devenir, capable d’abriter des oiseaux ? Ou dans le gland, le chêne qui sommeille ?

Le disciple de Jésus doit être capable de cette vision-là, voir les promesses, voir le devenir, voir le Royaume présent au milieu de ce monde, dans la vie des hommes, voir l’Esprit à l’œuvre, d’abord l’Esprit Saint à l’œuvre, avant de voir l’esprit du Mauvais. Or notre tendance naturelle n’est-elle pas souvent de voir ce qui ne va pas, les défauts, les manques ? Passer de cette tendance naturelle guidée par la chaire à la tendance surnaturelle inspirée par l’Esprit. Telle est notre mission, ce pourquoi nous avons été appelés par le Seigneur : être témoins de l’invisible : « comme s’il voyait l’invisible. » (Jacques Loewe)

Comme dit un proverbe chinois, « quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le bout du doigt. »

Quel est le regard que nous posons sur les autres, sur nous-mêmes, sur ce monde, sur l’Église ?

Je voudrais nous inviter à avoir ce regard surnaturel sur les évènements pour ne pas en rester au superficiel, aller à l’essentiel pour ne pas passer à côté, voir d’abord l’œuvre de Dieu, parce que cela nourrit l’espérance.

Revenons à nos braves pharisiens, témoins de ces deux miracles de Jésus et qui rouspètent parce que la loi sur le sabbat n’a pas été respectée. Parfois, nous agissons comme eux, au risque de passer à côté du Seigneur sans voir qu’il est là.

Le disciple de Jésus Christ est rendu capable de voir la présence de Dieu, de s’en émerveiller et de rendre grâce.

Porter ce regard surnaturel est source d’une grande liberté intérieure, d’une paix inimaginable, d’une espérance extraordinaire.

Ils ont devant eux un paralysé debout et ils lui reprochent de porter son brancard, incapables d’être bouleversés par le seul fait de voir ce paralysé debout. Ils voient de leurs yeux, une main desséchée redevenir normale ; ils le voient mais ce miracle ne les touche pas ; ils demeurent enfermés, prisonniers dans leur certitude, dans une loi qu’ils appliquent de façon formelle, se moquant ainsi de Dieu et de sa volonté, incapables de lire les signes des temps. On pourrait dire qu’ils vivent en surface ; ils ne peuvent pas voir la profondeur de ce qui est.

Ne soyons pas comme eux ; c’est un risque qui nous guette. Nous sommes les témoins de la résurrection du Christ et la puissance de la résurrection agit en nous. Elle nous permet de ne pas en rester à ce qui est terrestre. Elle permet de voir Dieu présent en ce monde, en nous, dans le cœur des hommes. La foi en la résurrection du Christ ouvre nos yeux sur les réalités surnaturelles, c’est-à-dire qu’elle nous dit, qu’elle nous crie même que Christ est vainqueur et que cela doit habiter notre être, notre vie, notre agir, nos pensées, notre mission. Sinon, nous n’avons plus qu’à retourner à la pèche (ça doit vous dire quelque chose), sans cela c’est un aller simple vers Emmaüs sans retour à Jérusalem. Chaque baptisé, doit se comporter en citoyen des cieux. La mission du pasteur est de rappeler sans cesse aux baptisés qu’ils sont citoyens des cieux, ce qui ne les éloigne pas, au contraire, de leur mission sur terre, mais lui donne un sens, une orientation, un but.

Je vous propose donc ce soir et si vous le voulez bien tout au long de cette semaine, d’être attentif aux signes de la présence agissante de Dieu dans votre vie, dans la vie de ceux que vous rencontrerez, dans la vie de ce monde. N’hésitez pas à noter ces petites lumières des cieux.

Pour terminer, une petite histoire : « Un jour, le Seigneur Jésus se promenait sur la terre, comme il en avait l’habitude. Depuis le jour où il était né en ce monde, et bien qu’étant retourné auprès du Père, de temps en temps il descendait sur terre, incognito. C’était un soir, une nuit étoilée, magnifique, nuit comme il les aimait. Le Seigneur préférait les grands espaces, les montagnes, les déserts. Ce soir-là, il décida de faire quelques pas dans les Pyrénées, montagnes qu’il aimait particulièrement, Marie elle-même ayant fait un saut un jour, dans une petite ville de la Bigorre et ayant vanté à son Fils divin la beauté du pays. C’était le printemps ; des moutons gambadaient encore dans les pâturages. Il y avait ce soir-là un jeune berger qui gardait ses moutons. Jésus en fut ravi, surtout qu’il n’y avait plus beaucoup de bergers ces derniers temps. Le jeune berger regardait le ciel mais semblait intrigué. Jésus s’approche de lui ; pour ne pas lui faire peur, il avait revêtu à la hâte un habit de randonneur. « Bonjour l’ami. » « Bonjour » répondit le jeune berger.

« Que regardes-tu ? » « Le ciel » répondit le jeune homme. « Et que vois-tu ? » Demanda Jésus. « La nuit, sombre, et parfois, ça me fait peur. » « Regarde bien », insista Jésus. « Regarde de façon plus profonde. Et dis-moi ce que tu vois. » « Oui, c’est vrai, il y a des milliers de petites étoiles. » « Et quand tu regardes ces étoiles, qu’est ce que ça met dans ton cœur ? » « De l’espoir », répond le berger.

« Et bien tu vois mon ami, quand le Bon Dieu regarde ton cœur, il ne commence pas par voir ce qui est sombre, il voit toutes les petites lumières que tu as allumé chaque fois que tu as posé un acte de charité. Et le Bon Dieu, il est heureux ! Et bien toi, mon frère, quand tu regardes tout ce qui est autour de toi, ne vois pas d’abord la nuit, mais ces petites lumières qui scintillent dans la nuit, et tu seras heureux, comme le Bon Dieu. » « Comment vous savez cela ? » demanda le jeune berger intrigué. « C’est que moi aussi je suis berger. » Le jeune homme releva de nouveau son visage vers le ciel qui, d’un seul coup, était scintillant de la lumière de toutes les étoiles. Son cœur fut rempli de joie. Lorsque son regard revint sur terre, le randonneur avait disparu mais le jeune berger, ne sachant pas trop pourquoi, avait envie de crier au monde que, dans la nuit, le plus important, ce n’est pas l’obscurité, mais la lumière des étoiles.

L’espérance est le moteur de la mission. Lundi prochain nous verrons comment Jésus nous envoie en mission, ce qu’il nous demande, ce qu’il nous donne pour le faire. Comment, comme ce jeune berger, nous avons à annoncer la lumière qui brille dans les ténèbres, la lumière du Christ Ressuscité.

P. Stéphane +

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L’édito du curé, mars 2024 http://www.saintecolline.fr/ledito-du-cure-mars-2024/ Fri, 01 Mar 2024 15:32:30 +0000 http://www.saintecolline.fr/?p=3059 Voir plus]]> L’éditorial du curé : sur le chemin, avec le Christ

Avec nos catéchumènes, nous poursuivons notre route vers Pâques, à la suite du Christ. Les scrutins qu’ils vont vivre nous permettent de contempler notre propre chemin de foi : avec la samaritaine le 3° dimanche, nous entendrons Jésus se révéler comme la source de la vie éternelle. Par le baptême, nous avons été plongés dans cette source, nous la portons en nous et elle ne demande qu’à jaillir. Le 4° dimanche, en rendant la vue à l’aveugle, Jésus se présente comme la lumière du monde, celui qui ouvre nos yeux à la vraie lumière. Enfin, le 5° dimanche, avec la résurrection de Lazare, Jésus, qui est la résurrection et la vie, nous montre quel est notre avenir : la vie éternelle.

Notre vie de foi doit être vivante, rayonnante ; cette source que nous portons en nous, nous ne pouvons que la partager. La lumière qui éclaire nos vies, nous ne pouvons que la rayonner. La résurrection qui agit dans nos vies, nous ne pouvons qu’en témoigner. Voilà notre belle mission de baptisés.

Nourris de ces grands textes qui vont nous accompagner ce mois-ci, nous nous préparerons à accueillir Jésus comme notre roi le dimanche des Rameaux. Nous le suivrons dans sa Passion, depuis le moment où il offrira au monde le sacrement de l’Eucharistie et de l’Ordre au soir du Jeudi-Saint.  En faisant avec lui le chemin vers le Golgotha, nous accueillerons son amour qui va jusqu’à la croix, jusqu’au don total. Cet amour triomphera ; c’est ce que nous célèbrerons au soir de Pâques, et pendant 50 jours qui suivront !   

Lors de la Veillée Pascale, Patricia, Mathias et Martin seront baptisés, confirmés et communieront pour la première fois. Raphaël recevra la confirmation. Nous les portons dans notre prière. Rendons-grâce au Seigneur pour les presque 5500 adultes qui recevront le baptême à Pâques. Le Christ continue d’appeler, de semer largement dans les cœurs. Tous ces adultes qui frappent à la porte de l’Eglise, pour demander le baptême, la communion, la confirmation, qui sont touchés par l’Evangile, par la personne de Jésus, parfois avec l’intervention de la Vierge Marie, nous révèlent que c’est le Christ qui dirige son Eglise. L’Esprit Saint arrive à surmonter tous les obstacles, il touche les cœurs, ouvre à la lumière véritable, montre où se trouve la véritable source du bonheur.

Le Christ est vainqueur de toutes les puissances des ténèbres ; telle est notre foi, notre espérance, la source de notre joie et de la mission ! Continuons à rayonner notre foi, dans la joie.

Belle montée vers Pâques !

P. Stéphane +            

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Déclaration de la CEF : sur le vote par le Sénat de l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution http://www.saintecolline.fr/declaration-de-la-cef-sur-le-vote-par-le-senat-de-linscription-du-droit-a-livg-dans-la-constitution/ Fri, 01 Mar 2024 15:01:47 +0000 http://www.saintecolline.fr/?p=3050 Voir plus]]>

La Conférence des évêques de France (CEF) apprend avec tristesse le vote par les sénateurs du texte de révision constitutionnelle inscrivant dans la Constitution la garantie de la liberté d’accès à l’avortement, ouvrant la voie au Congrès qui se réunira lundi 4 mars prochain.

En pensant à celles et ceux qui envisagent de recourir à l’avortement, notamment aux femmes en situation de détresse, la CEF redit que l’avortement, qui demeure une atteinte à la vie en son commencement, ne peut être vu sous le seul angle du droit des femmes. Elle regrette que le débat engagé n’ait pas évoqué les dispositifs d’aide à celles et ceux qui voudraient garder leur enfant.

Alors que sont mises à la lumière les violences nombreuses faites aux femmes et aux enfants, la Constitution de notre pays se serait honorée d’inscrire en son cœur la protection des femmes et des enfants.

La Conférence des évêques sera attentive au respect de la liberté de choix des parents décidant, même en des situations difficiles, de garder leur enfant, et de la liberté de conscience des médecins et de tous les personnels soignants, dont elle salue le courage et l’engagement.

Pour RAPPEL :

« Toute vie est un don pour ce monde » Déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques au sujet de l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution.

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Retraite de Carême, 2ème méditation http://www.saintecolline.fr/retraite-de-careme-2eme-meditation/ Fri, 01 Mar 2024 14:39:00 +0000 http://www.saintecolline.fr/?p=3044 Voir plus]]> Deuxième méditation : Voici que le semeur est sorti pour semer

La semaine dernière, j’évoquais notre vie comme une terre, une terre qui peut parfois nous sembler sèche, envahie de ronces, stérile, mais qui peut aussi porter de beaux fruits parce qu’elle aura été labourée, retournée, ensemencée, que la pluie y sera tombée, que de bons engrais y auront été mis.

Après avoir marché sur le chemin vers Emmaüs, ce chemin qui sera notre boussole tout au long de la retraite, je vous propose de contempler maintenant le semeur et de voir ensemble l’accueil et les effets de la Parole de Dieu dans notre vie. Comment cette Parole peut rendre notre coeur tout brûlant ? Elle a remis le feu au cœur des disciples, elle met le feu dans nos vies.

Luc 8, 4-15

04 Comme une grande foule se rassemblait, et que de chaque ville on venait vers Jésus, il dit dans une parabole :05 « Le semeur sortit pour semer la semence, et comme il semait, il en tomba au bord du chemin. Les passants la piétinèrent, et les oiseaux du ciel mangèrent tout.06 Il en tomba aussi dans les pierres, elle poussa et elle sécha parce qu’elle n’avait pas d’humidité.07 Il en tomba aussi au milieu des ronces, et les ronces, en poussant avec elle, l’étouffèrent. 08 Il en tomba enfin dans la bonne terre, elle poussa et elle donna du fruit au centuple. » Disant cela, il éleva la voix : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »09 Ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole.10 Il leur déclara : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais les autres n’ont que les paraboles. Ainsi, comme il est écrit : Ils regardent sans regarder, ils entendent sans comprendre.11 Voici ce que signifie la parabole. La semence, c’est la parole de Dieu.12 Il y a ceux qui sont au bord du chemin : ceux-là ont entendu ; puis le diable survient et il enlève de leur cœur la Parole, pour les empêcher de croire et d’être sauvés.13 Il y a ceux qui sont dans les pierres : lorsqu’ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ; mais ils n’ont pas de racines, ils croient pour un moment et, au moment de l’épreuve, ils abandonnent.14 Ce qui est tombé dans les ronces, ce sont les gens qui ont entendu, mais qui sont étouffés, chemin faisant, par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie, et ne parviennent pas à maturité.15 Et ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont les gens qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.

11 Voici ce que signifie la parabole. La semence, c’est la parole de Dieu.

Le Seigneur lui-même donne une explication à la parabole. La parole de Dieu est une semence qui contient en elle une puissance de vie ; cette puissance de vie porte du fruit quand elle est accueillie dans une terre elle-même féconde. Rappelez-vous comment l’annonce de la Parole rend le coeur des disciples d’Emmaüs tout brûlant. Elle est vivante et efficace, elle fait ce qu’elle dit pourvu que nous fassions ce qu’elle demande. Il est à noter que le Seigneur sème largement.

– 12 Il y a ceux qui sont au bord du chemin : ceux-là ont entendu ; puis le diable survient et il enlève de leur cœur la Parole, pour les empêcher de croire et d’être sauvés.

Qui sont ceux au bord du chemin ? Ce peut-être toutes ces personnes rencontrées dans notre quotidien, au travail, dans notre quartier ; pour les prêtres ce sont ces nombreuses personnes rencontrées lors des différentes célébrations, baptêmes, mariages, obsèques, messes pour les défunts ou pour les fêtes de villages. Tant de personnes entendent la Parole de Dieu ! ils entendent mais n’accueillent pas. Récemment, le cardinal Bustillo dans une homélie disait ceci : « lorsque l’apôtre Pierre se met à prêcher au jour de Pentecôte, plus de 3000 personnes se convertirent. Nous, au bout de 3000 homélies, combien de cœur se sont-ils tournés vers Dieu ? » Pour les parents, ce peut-être aussi les difficultés à transmettre la foi aux enfants.

Que faire ? Comme vous, j’ai souvent éprouvé la tristesse, une forme aussi de découragement. Vous mettez tout votre coeur à bien faire les choses, vous accompagnez les personnes en passant du temps et puis, une fois la célébration passée, plus rien. Vous avez remarqué qu’il y a quelqu’un qui intervient dans cette affaire : « le diable survient et il enlève de leur coeur la parole pour les empêcher de croire et d’être sauvés. » Une chose est certaine ; nous sommes confrontés à des forces qui nous dépassent. Écoutons Saint Paul aux Éphésiens : 12 Car nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes.13 Pour cela, prenez l’équipement de combat donné par Dieu ; ainsi, vous pourrez résister quand viendra le jour du malheur, et tout mettre en œuvre pour tenir bon.14 Oui, tenez bon, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice,15 les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix,16 et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui vous permettra d’éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais.17 Prenez le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu.

Saint Paul nous invite à la foi, à la confiance. Et surtout à l’abandon ; personnellement, je prie encore pour ces personnes rencontrées à un moment de mon ministère. Qui sait ; peut-être une petite graine est cachée dans un recoin et qu’un jour elle portera un fruit. Peut-être que cette petite braise ensevelie sous un tas de cendre va devenir un feu brûlant ; gardons toujours en mémoire nos deux amis d’Emmaüs.

– 13 Il y a ceux qui sont dans les pierres : lorsqu’ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ; mais ils n’ont pas de racines, ils croient pour un moment et, au moment de l’épreuve, ils abandonnent.

Quelles sont mes racines ? Sur quoi ou plutôt sur qui je fonde ma vie ? Écoutons encore un passage de la Parole de Dieu dans l’évangile selon Mathieu 7 :

24 Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc.

25 La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.

26 Et celui qui entend de moi ces paroles sans les mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a construit sa maison sur le sable.

27 La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet. »

Nous sommes tous confrontés aux épreuves, familiales, de santé, à des échecs, des conflits avec des collègues de travail, mais aussi à nos fragilités personnelles. Comment réagissons-nous face à cela ? N’oublions pas ce qui est premier : l’accueil confiant de la Parole de Dieu est source de joie. N’ayons pas peur de regarder en face nos peurs, d’offrir au Seigneur nos échecs, les épreuves. Les épreuves vérifient la qualité de notre foi, mais aussi de notre espérance. Si nous avons accepté de suivre Jésus, nous savons quel est ce chemin, ce que nous devons prendre pour suivre le Christ : notre croix. Mais nous savons aussi que le chemin de la croix débouche toujours sur la résurrection, qu’il y a un retour à Jérusalem. Vous voyez à qui je fais allusion…

– 14 Ce qui est tombé dans les ronces, ce sont les gens qui ont entendu, mais qui sont étouffés, chemin faisant, par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie, et ne parviennent pas à maturité.

Peut-être nous sentons-nous concernés par ce verset ; les soucis, des soucis divers et variés comme on peut en connaître au quotidien, peuvent étouffer l’efficacité de la Parole de Dieu dans notre vie. Il y a ici des papas et des mamans qui se font du souci pour leurs enfants, ou des grands-parents pour leurs petits-enfants, soucis pour l’avenir du monde, face à des tragédies dont nous sommes les témoins impuissants, face aux changements de société, face aux modifications climatiques qui vont affecter notre quotidien et nos habitudes…

Si nous revenons à nos disciples d’Emmaüs, c’est l’échec apparent de Jésus qui les plonge dans la mélancolie. Nous savons ce qui va leur redonner vie. Il faudrait ici prendre du temps pour voir ce qui nous soucis, ce qui nous empêche de suivre vraiment le Seigneur, de nous donner tout entier à lui, d’être libre. Quelles sont ces entraves, ces prisons, ces ronces qui étouffent, qui me retiennent ? Une parole du Seigneur peut éclairer ce verset, le jeune homme riche. Ce jeune homme veut avoir la vie éternelle, il voudrait bien suivre Jésus mais il n’est pas libre. Il a des entraves qui vont l’empêcher d’accomplir sa vocation véritable et donc de trouver le bonheur tel que Dieu veut lui donner. Marc 10 21 Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »22 Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.

Quelle est cette chose qui nous empêche de nous donner vraiment au Seigneur ? Regardons paisiblement, laissons l’Esprit Saint venir scruter notre coeur et n’ayons pas peur de nommer les choses

– 15 Et ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont les gens qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.

Bon ! Quand même, il y a aussi beaucoup de beaux fruits dans notre vie. Il faut aussi les voir pour rendre grâce. Pourquoi ou pour qui ai-je envie de rendre grâce au Seigneur aujourd’hui ? Quels sont ces fruits que je peux goûter et qui me sont offerts par le Seigneur ?

Quelle parole de Jésus me nourrit particulièrement en ce moment ?

Être capable de voir les signes de la présence du Seigneur dans ma vie ; ouvrir les yeux car le Royaume est déjà là ! Il peut être sous la forme d’une graine de moutarde, d’un peu de levain dans la pâte, ou comme une perle précieuse ou un trésor caché dans un champ. Il est rendu présent par le moindre acte de charité posé en ce monde. Chaque fois que nous sommes capables de poser un acte de charité, le Royaume prend de l’ampleur et dissipe les ténèbres. Ce premier fruit de l’Esprit que nous porterons, c’est la charité, la charité qui va déployer dans la patience, la douceur, la paix intérieure, la bonté, la maîtrise de soi et tout ce que produit l’Esprit Saint en nous.

À la fin de cette méditation de la parabole du semeur et pour introduire déjà ce que nous verrons lundi prochain, je voudrais vous inviter à regarder vers le ciel. Trop souvent nous oublions de regarder vers le ciel, c’est à dire regarder au-delà, regarder plus loin. Mt 17, 1-13

28 Environ huit jours après avoir prononcé ces paroles, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier.

29 Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante.

30 Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie,

31 apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem.

32 Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.

33 Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait.

34 Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent.

35 Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »

36 Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

Pierre, Jacques et Jean voient Jésus dans sa divinité ; le Seigneur leur permet de voir au-delà de l’apparence corporelle, au-delà de ce que leurs yeux humains voyaient jusque-là. Ils voient le ciel, ils voient Dieu. Avoir ce regard surnaturel est un exercice qui peut nous aider dans notre quotidien ; attention ! Il ne s’agit pas ici de vouloir voir des petits anges ou de demander des grâces sensibles ou de réclamer du sensationnel. Il s’agit en fait, du regard de la foi que nous devons poser sur les personnes, sur les évènements, sur l’histoire. Voir au-delà des apparences. À la lumière de la Transfiguration, nous verrons (c’est le cas de le dire !) comment nous sommes invités à poser ce regard sur ce que nous vivons et qui est toujours source d’espérance, d’action de grâce puis comment nous sommes citoyens des cieux. Ouvrir les yeux pour voir le Christ présent avec nous, au milieu de nous, lui qui a dit : « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps. »

P. Stéphane

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Retraite de Carême, 1ère méditation http://www.saintecolline.fr/retraite-de-careme-1ere-meditation/ Thu, 22 Feb 2024 17:16:13 +0000 http://www.saintecolline.fr/?p=3042 Voir plus]]> Retraite paroissiale Carême 2024 : Espérant au-delà de toute espérance

Première méditation : En chemin, avec les disciples d’Emmaüs

Pour commencer notre retraite, une petite introduction dont vous allez peut-être reconnaître la provenance et l’auteur : « Dans l’espérance nous avons été sauvés, dit saint Paul aux Romains et à nous aussi (Rm 8, 24). Selon la foi chrétienne, la « rédemption », le salut n’est pas un simple donné de fait. La rédemption nous est offerte en ce sens que nous a été donnée l’espérance, une espérance fiable, en vertu de laquelle nous pouvons affronter notre présent: le présent, même un présent pénible, peut être vécu et accepté s’il conduit vers un terme et si nous pouvons être sûrs de ce terme, si ce terme est si grand qu’il peut justifier les efforts du chemin. Maintenant, une question s’impose immédiatement: mais de quel genre d’espérance s’agit-il pour pouvoir justifier l’affirmation selon laquelle, à partir d’elle, et simplement parce qu’elle existe, nous sommes rachetés? Et de quel genre de certitude est-il question? » Il s’agit de l’encyclique Spe Salvi de Benoît XVI. Ces premiers mots de l’encyclique se terminent par une question ; qu’est ce qui fonde notre espérance ? Une certitude : Jésus Christ est Seigneur. Il est venu en ce monde pour nous sauver, il a donné sa vie par amour pour nous et ce don total sauve le monde. Ce qui fonde notre espérance, c’est la foi en Jésus Christ. Et il nous a choisi, chacun d’entre nous, pour être porteurs de cette espérance, diffuseurs de cette espérance. Quelle grâce et quelle responsabilité !

Être renouvelé dans l’espérance, revenir à la source, cheminer avec le Christ, le laisser nous rejoindre, contempler son amour pour nous, l’entendre de nouveau nous dire « viens, suis-moi », accueillir avec reconnaissance cet appel chaque jour renouvelé, nous plonger de nouveau à la source de notre vocation de baptisé à travers les trésors que le Christ met à notre dispositions, revenir à la source de notre espérance ; c’est ce que je voudrais vous proposer pendant cette retraite paroissiale.

Nous pouvons parfois ressembler à une terre, comme celle dont nous parle Jésus dans la parabole du semeur, une terre parfois fatiguée, je n’oserai pas dire peut-être laissé un peu en friche, souvent porteuse de vie et de beaux fruits, cette terre veut être visitée par celui que nous avons rencontré dans notre vie et qui fait de chacun de nous, dans nos vocations respectives, un signe de sa présence en ce monde, porteur de sa puissance de vie,  témoin de sa miséricorde.

Chers frères et sœurs, pour commencer, je voudrais vous proposer de nous mettre en route en suivant deux disciples de Jésus sur un chemin, entre Jérusalem et Emmaüs mais surtout entre Emmaüs et Jérusalem. Vous le savez, le retour ne s’est pas passé comme l’aller. Il y a vraiment eu un retournement, une conversion au sens étymologique du terme. Allons- y !  … 

Les disciples d’Emmaüs : Luc 24, 13-35

  • 13 Le même jour, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem,
  • 14 et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.
  • 15 Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux.
  • 16 Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
  • 17 Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
  • 18 L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. »
  • 19 Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple :
  • 20 comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
  • 21 Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
  • 22 À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,
  • 23 elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant.
  • 24 Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
  • 25 Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit !
  • 26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
  • 27 Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.
  • 28 Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin.
  • 29 Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
  • 30 Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna.
  • 31 Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.
  • 32 Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »
  • 33 À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent :
  • 34 « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. »
  • 35 À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. »

Quels sentiments pouvons-nous ressentir en écoutant ce texte ? Mettons-nous un instant dans la peau de ces deux hommes et essayons de comprendre, de l’intérieur, ce qu’il vivent. Ils vont passer par différentes phases. Jésus va leur permettre de vivre ce passage, qui sera une véritable Pâques. Suivons-les :

– le découragement : devant l’apparent échec de la mission de Jésus, les deux hommes sont abattus, écrasés. Les 2 disciples s’en retournent chez eux ; la mission est finie. Ils ne suivent plus Jésus puisqu’il est mort. Tristesse, découragement, désespoir, et même, désespérance ont envahi leur coeur, leurs pensées, leurs idées. Il n’y a pas d’avenir possible.

Essayons de nous mettre à leur place : nous  croyons en Jésus, nous l’aimons ; et puis, la fatigue du chemin, le découragement devant les faibles fruits, face aux changements aussi, de société, de notre Église, face aux crises successives qui semblent se suivre dans notre Eglise, face aux changements fulgurants dans notre société moderne qui se coupent de plus en plus de Dieu et même de la raison, tout ceci peut-être pour nous cause de découragement, de tristesse, de doute sur l’avenir.

– un homme les rejoint : mais les yeux des disciples sont fermés, aveuglés par la tristesse, embrumés par le découragement. Ils ne le reconnaissent pas. Jésus nous rejoint à nous aussi et nous demande : « de quoi discutez-vous en marchant ? »

Jésus écoute d’abord ce que ces deux hommes ont dans le coeur. Le Seigneur commence par écouter.

            * Ce que je vous propose, peut-être pendant l’adoration qui suivra et aussi durant cette semaine, de dire au Seigneur de quoi vous discutez, de quoi vous causez, vos sujets de préoccupation, lui dire tout ce que vous avez sur le coeur : fatigue, découragement, ras le bol, lui dire vos doutes, vos tristesses… Jésus écoute, il prend sur lui. N’hésitez pas à écrire tout ceci.

Jésus aurait pu se manifester aux deux disciples de façon extraordinaire, imposer sa présence de Ressuscité. Il commence par les écouter et écouter leur mal-être. Pourtant les 2 hommes rapportent des signes : les femmes, qui disent avoir vu, des compagnons qui disent avoir vu. Mais comment est-ce possible ? Des signes, il y en a mais étouffés par la tristesse, ils deviennent des rêves, des chimères. Mais comment est-ce possible ? La mort peut-elle être vaincue ?

Après les avoir écouté, Jésus annonce la Parole qui va embraser leur coeur. Il a une façon très pédagogique d’expliquer ce qui le concerne dans les Ecritures. Au fur et à mesure qu’ils entendent cette parole, la petite flamme qui n’était pas tout à fait éteinte, va s’embraser et devenir un feu brûlant. Cette parole est incarnée ; elle vient du coeur de Dieu et elle va toucher le coeur de ces hommes. Elle est une présence qui chemine avec ces hommes.

Le Christ se révèle, il se dévoile petit à petit à travers les Ecritures ; et cela est primordial pour que le signe du pain permette enfin aux deux hommes d’ouvrir les yeux. Il faut que le coeur soit d’abord ouvert et reçoive la lumière du Ressuscité pour que les yeux enfin s’ouvrent et puissent voir le Christ présent. Jésus annonce la parole, les disciples l’écoutent.

 Puis vient le signe du pain : ils le reconnaissent à la fraction du pain, leurs yeux s’ouvrent parce que leur coeur a été préparé en avance par la Parole. N’oublions pas non plus que les deux disciples retiennent cet homme mystérieux qui a fait naître de nouveau en eux l’espérance. Leurs yeux s’ouvrent, ils renaissent à la vie, la tristesse a disparu, et ils repartent pour retrouver les frères. Ils courent pour être porteurs de cette bonne nouvelle : « le Christ est vivant, nous l’avons vu ». Ils ne croyaient pas vraiment ceux qui disaient avoir vu ; ils vont faire l’expérience de la présence du Ressuscité à travers sa Parole qui éclaire, à travers le signe qui manifeste. Ils font l’expérience de la résurrection et ils en deviennent témoins. Ils vivent la résurrection, en eux-mêmes. Et c’est avec les frères qu’ils se réjouissent, en faisant le récit de ce qu’ils ont vécu. Faire le récit des merveilles de Dieu est important dans notre vie de chaque jour. J’y reviendrai.

Cela nous dit plusieurs choses à chacun d’entre-nous :

* Écouter la parole de Dieu c’est accueillir la présence du Christ.

* Célébrer l’eucharistie c’est accueillir la présence du Christ et la manifester au monde.

* Et puis il y a la communauté des frères comme source de joie, de renouveau. (On peut relire les Actes 2, 42)

Durant cette retraite qui va durer tout le carême, je vous propose de laisser Jésus venir vous rejoindre, là où vous en êtes et le laisser vous rejoindre à travers sa Parole accueillie et méditée pour qu’elle remette le feu à votre coeur, afin qu’il devienne tout brûlant et que reparte le feu de la mission, du témoignage paisible qui ne s’exprime pas toujours par des paroles, mais par le regard, l’attitude, les pensées, une présence, le laisser vous rejoindre à travers l’eucharistie qui est source et sommet de la vie chrétienne et donc de notre vie, à travers les relations fraternelles, le vivre ensemble, la communauté, la famille, les amis, les collègues de travail, à travers ces trésors de grâce que l’Église met à notre disposition pour nous renouveler sans cesse, pour nous ressourcer, nous vivifier, au sens le plus beau du terme, nous rendre la vie.

Dans le passage des disciples d’Emmaüs, nous avons vu que leur coeur est tout brûlant tandis que Jésus leur partage les Ecritures. Nous verrons la semaine prochaine comment cette parole peut en nous porter du fruit et devenir source d’une espérance féconde.

  • Quelques pistes pour continuer :
  • Prendre le temps de dire au Seigneur mes doutes, nos sujets de préoccupation d’aujourd’hui : ce peut être nos difficultés à croire, à aimer, à espérer, la peur qui peut nous menacer, l’inquiétude pour l’avenir des enfants, pour un proche qui ne va pas bien. Chacun nous portons des poids. Jésus vient à notre rencontre. Laissons-le venir, et il nous demande : « de quoi discute-tu tout en marchant ? » Dites-le lui ! sans peur, en lui parlant comme un ami parle à son ami.
  • Deuxième exercice : je suis aussi capable de faire le récit des merveilles de Dieu dans ma vie : je vis de belles choses. Dieu est présent dans ma vie ; il manifeste sa présence de bien des façons. Les deux disciples font l’expérience de cette présence et ils en sont transformés. Ils deviennent témoins du Ressuscité. Chaque soir de cette semaine, je vous encourage à prendre ce temps de faire le récit des merveilles du Seigneur dans la journée. Si vous avez du mal à les repérer, priez l’Esprit Saint qui aide à discerner la présence de Dieu.
  • Pendant l’adoration qui va suivre, vous pourrez prendre le temps d’écrire vos sujets de préoccupation et de les déposer au pied du Seigneur.

« À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. » Le Christ est présent au milieu de nous. Nous le reconnaissons dans le pain qui est son Corps. Il vient à notre rencontre, nous venons à lui. Il prend sur lui nos souffrances et nos peurs, il nous donne sa joie, la force de l’espérance. Espérant au-delà de toute espérance, nous sommes rendus capables de vivre la résurrection, de voir la résurrection agir dans nos vies, dans la vie de nos contemporains, dans ce monde qui est le nôtre.

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Fraternité de Carême « Didachè » http://www.saintecolline.fr/fraternite-de-careme-didache/ Fri, 02 Feb 2024 11:17:29 +0000 http://www.saintecolline.fr/?p=3031 Voir plus]]>
  • Pour vivre pleinement ce temps de conversion qui nous est offert en vue de grandir en sainteté et en liberté d’ici Pâques,
  • Pour favoriser l’épanouissement spirituel, corporel et fraternel des disciples du Christ à l’exemple des premiers chrétiens,
  • Pour s’instruire de la vénérable Doctrine de douze apôtres (didachè tôn dôdexa apostolôn) (#),
  • Et pour se soutenir fraternellement dans nos efforts de Carême :
  • => Rejoignez une fraternité de carême autour de la Didachè ! Pour cela, prenez contact avec le séminariste Cyril Charluet.

    Les 3 piliers du carême et leurs implications dans le cadre des Frat’Didachè-Carême, librement inspirées des parcours « Exodus » :

    I. S’exercer à la Prière pour se retourner vers Dieu :

    • Prier 3 fois le Notre Père (au lever, au coucher, et hors de la maison), chaque jour. #
    • Jeûner le mercredi et le vendredi (pas de viande, sauter un repas), chaque semaine. #
    • Se réunir le jour du Seigneur pour l’eucharistie, chaque semaine. #
    • Se confesser régulièrement, au moins au début et à la fin du Carême. #
    • Méditer le passage de la Didachè reçu, chaque jour.
    • Se mettre en présence de Dieu en silence, moins un quart d’heure, chaque jour.
    • Lire les textes (biblique et patristique) de l’office des lectures, chaque jour (cf AELF).

    II. S’exercer à la Pénitence (sauf dimanches et solennités) pour se libérer de nos entraves :

    • S’abstenir de sucre (desserts, sucreries, alcools, sodas)
    • S’abstenir d’écrans (sauf ordinateur et mobile pour les tâches essentielles)
    • S’abstenir de musique (sauf celles qui élèvent l’âme)
    • S’abstenir des achats et dépenses non-essentiels.
    • Dormir au moins 7 heures, chaque nuit.

    III. S’exercer au Partage pour se réjouir avec nos frères :

    • Participer aux réunions de la fraternité, chaque semaine.
    • Porter dans la prière les autres membres de la fraternité, chaque jour.
    • Echanger brièvement avec son binôme, chaque jour.
    • Offrir les prémices de son travail à l’Eglise. #
    • Donner à ceux qui sont dans le besoin. #

    Pour aller plus loin, vous pourrez compléter ses engagements communs par les engagement individuels suivants en transparence avec les membres de votre fraternité :

    •  Adresse à Dieu un « merci, pardon, s’il-te-plaît », chaque jour.
    • Prier l’office des complies, chaque jour.
    • Venir aux conférences de Carême les lundi soir, chaque semaine. (Cf. article ici)
    • Venir aux « pain-pomme » les vendredi midi de Carême, chaque semaine.
    • Participer à une messe de semaine en plus du dimanche, chaque semaine.
    • Participer à tous les temps forts liturgiques de la Semaine Sainte.
    • Pratiquer au moins une activité sportive, chaque semaine.
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    Retraite paroissiale de Carême http://www.saintecolline.fr/retraite-paroissiale-de-careme/ http://www.saintecolline.fr/retraite-paroissiale-de-careme/#comments Fri, 02 Feb 2024 10:35:32 +0000 http://www.saintecolline.fr/?p=3026 Voir plus]]> Sur le thème : « Espérant au-delà de toute espérance », se mettre en route…

    Les lundis soirs du Carême (19, 26 février, 4, 11 et 18 mars) de 20h30 à 21h45, à l’église de Montaudran, un temps spirituel pour tous :

    • 20h30-21h00 : enseignement
    • 21h00-21h30 : adoration du Saint Sacrement
    • 21h30-21h45 : prière des Complies

    19 février : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant ? » A la suite des disciples d’Emmaüs, se mettre en route avec le Christ.

    26 février : « Voici que le semeur est sorti pour semer. » Ou comment le Christ allume en nous le feu de son amour par sa Parole.

    4 mars : « Il fut transfiguré devant eux. »  Ou comment poser un regard surnaturel sur les évènements.

    11 mars : « Nous sommes citoyens des cieux ! » Telle est notre espérance ! 

    18 mars : « Elle a choisi la meilleure part. »  Ou comment faire le bon choix pour continuer le chemin.

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    http://www.saintecolline.fr/retraite-paroissiale-de-careme/feed/ 1
    L’édito du curé, février 2024 http://www.saintecolline.fr/ledito-du-cure-fevrier-2024/ Fri, 02 Feb 2024 09:56:59 +0000 http://www.saintecolline.fr/?p=3021 Voir plus]]> L’éditorial du curé : « Espérant au-delà de toute espérance », se mettre en route.

    Ce mois de février, nous allons commencer le Carême, un temps d’entraînement spirituel, par l’aumône, la prière et le jeûne, un temps qui nous conduira à la célébration pascale, cœur et sommet de l’année liturgique et de notre vie de foi.

    Le Carême n’est pas un moment triste ; pourquoi le serait-il d’ailleurs ? Parce qu’il faut se priver ? Bien au contraire ! Il nous est donné pour que nous soyons libérés ! Libérés de ce qui nous encombre, de ce qui nous empêche d’avancer à la suite du Christ. Tant de poids entravent notre marche ! Nous sommes encombrés d’un tas de choses inutiles voir nuisibles. Le Christ nous veut libres. Il nous invite à marcher à sa suite vers sa Pâques, pour qu’avec lui, nous passions de la mort à la vie, de l’esclavage à la véritable liberté. Ce temps de purification nous est offert pour retrouver la lumière du Christ, pour ouvrir les yeux et voir le Seigneur dans notre vie, pour alléger notre cœur de toutes les illusions et les artifices de ce monde ; cela nous permettant de mieux aimer le Seigneur et nos frères.

    Le Christ lui-même nous propose le programme du Carême, le chemin vers Pâques, le chemin de notre vie de foi : la prière qui nous permet de remettre Dieu au cœur de notre vie, l’aumône qui nous offre l’occasion de nous donner (c’est le sens du mot aumône ! ), le jeûne qui nous libère de toutes nos servitudes. Il n’est pas nécessaire d’aller chercher bien loin ce que nous avons à faire, ou plutôt à vivre. Il s’agit de remettre les pendules à l’heure, de revenir à l’essentiel : la prière personnelle, la célébration de l’eucharistie, le sacrement de la réconciliation, la charité vécue en actes, le renoncement volontaire à ce qui nous emprisonne.

    La paroisse vous proposera bien sûr un programme de carême, mais ce ne sont que des moyens ; le plus important est de vouloir nous mettre à la suite du Christ, revenir à lui de tout notre cœur, désirer nous convertir et prendre la décision libre et courageuse de renoncer à tout ce qui nous abîme ou abîme l’autre, à tout ce qui nous frêne, aux mauvaises habitudes.

    Pour vous aider à avancer courageusement vers Pâques, nous vous proposons, entre-autre, un temps spirituel les lundis soir à l’église de Montaudran, de 20h30 à 21h45 autour du thème : « Espérant au-delà de toute espérance. » Nous mettre en route, comme Abraham, dans la confiance, pour arriver jusqu’à la Terre Promise.

    Puisse le Seigneur nous envoyer son Esprit Saint qui sera notre force tout au long de ces jours de joie, à la suite du Christ, vers l’aurore pascale !

                                                                                                                                                  P. Stéphane +

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    L’édito du curé, janvier 2024 http://www.saintecolline.fr/ledito-du-cure-janvier-2024/ Sun, 31 Dec 2023 16:32:32 +0000 http://www.saintecolline.fr/?p=2996 Voir plus]]> L’éditorial du curé : Meilleurs vœux !

    Voici une nouvelle année qui commence. Encore une ! Nous échangeons des vœux, comme chaque année à pareille période : vœux de paix, de santé, de bonheur et même de sainteté ! Et pourtant, la guerre frappe partout dans le monde, des personnes que nous aimons sont touchées par la maladie, nous-mêmes traversons des épreuves. Quant à la sainteté, elle ressemble plus à un sentier tortueux de montagne qu’à une autoroute toute droite.

    Alors, à quoi bon les vœux ? Cela montre l’extraordinaire espérance des hommes. Si, sans nous décourager, nous souhaitons de bonnes choses, c’est d’abord parce que nous les désirons et si nous les désirons, c’est parce que nous les voulons et si nous les voulons, c’est que, peut-être, quelqu’un a mis dans notre cœur ce désir, ce souhait. Nous avons été créés pour le bien, pour faire le bien, pour dire le bien, pour désirer le bien. Nous sommes attirés, de façon irrésistible, par la lumière ; j’aime bien l’image du tournesol qui, quoi que l’on fasse, se tournera toujours vers la lumière du soleil. Nous sommes des tournesols, des tournes-soleils ! Mais attention ! Pas d’idolâtrie ! Le soleil pour nous porte un nom, il est la lumière qui se révèle aux nations, comme le chantera le vieillard Syméon, recevant l’enfant Jésus dans ses bras.

    Le bien, nous le désirons, même si nous avons parfois du mal à le vivre. Saint Paul lui-même en fera l’expérience et écrira aux Romains : « Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas. »

    Faut-il nous décourager devant ce que nous expérimentons ? Non, bien-sûr, car c’est le bien qui gagnera. Nous avons célébré dans la joie la Nativité du Seigneur : Dieu se fait chair pour nous sauver. Le mois prochain, déjà, nous commencerons le Carême qui nous conduira jusqu’au mystère pascal où nous fêterons la victoire de la vie sur la mort, de la lumière sur les ténèbres. La résurrection du Christ agit déjà en ce monde et en chacun de nous.

    Les bons vœux échangés, les bénédictions données, expriment l’espérance que nous portons, l’espérance de la victoire du Ressuscité. Alors continuons à nous souhaiter santé, bonheur, paix et sainteté. Continuons à vouloir le bien et faisons-le ! Car, avec la grâce de Dieu qui nous est donnée, tout devient possible.

    Je vous souhaite une belle et sainte année, avec les mots du livre des Nombres entendu lors de la solennité de Marie Mère de Dieu :

    Que le Seigneur te bénisse et te garde !
    Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage,
    qu’il te prenne en grâce !
    Que le Seigneur tourne vers toi son visage,
    qu’il t’apporte la paix !”

    (Livre des Nombres 6,22)

                                 + P. Stéphane

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