L’édito du curé, octobre 2023

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ouvre, comme chaque année, le mois d’octobre. Pourtant, cette année, elle s’efface devant son Seigneur, puisque le 1er octobre tombe un dimanche. Tout au long de sa courte vie, la petite Thérèse a toujours laissé au Seigneur la première place et même toute la place. Vous trouverez un peu plus loin une brève catéchèse sur “ la Petite Voie” de Thérèse, ce chemin spirituel d’une richesse infinie, que nous sommes invités à prendre dans la confiance, dans l’abandon, par amour, un chemin qui nous élève vers le ciel, ou plutôt un chemin sur lequel le Seigneur nous élève vers lui, comme un père soulève son enfant en le prenant dans ses bras.

Les évangiles de ce mois d’octobre vont nous présenter ce que le refus de Dieu entraîne.

Il sera question le 26e et le 27e dimanche de la vigne ; la vigne, c’est le Royaume de Dieu, présent au milieu de nous et dans lequel nous sommes appelés à travailler.

Le Seigneur envoie à sa vigne ; certains acceptent mais n’y vont pas, d’autres refusent mais finissent par y aller. (26e dimanche) Il ne suffit pas de dire “oui”, il faut agir ! “Ce n’est pas en me disant Seigneur, Seigneur ! qu’on entrera dans le Royaume des cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux.” (Mt 7, 21)

La vigne ne nous appartient pas ; nous en sommes que les gérants, appelés à faire fructifier ce que Dieu nous a confié. Malheureusement, depuis le commencement au jardin d’Eden, l’homme cherche sans cesse à s’emparer de ce qui appartient à Dieu et même de prendre la place de Dieu. Ils finiront par tuer le Fils, l’héritier, celui que le Père a envoyé, pensant ainsi s’emparer de l’héritage. (27e dimanche)

Après la vigne, la Parole du Seigneur nous parlera des noces. (28e dimanche) Là encore, les noces, figure biblique de la rencontre de Dieu avec son peuple, seront boudées par ceux qui étaient invités. Dieu appelle, Dieu envoie, Dieu invite, mais c’est toujours le refus et le choix d’autre chose qui ne peut mener à la vraie vie. Ceux qui sont invités préfèrent aller ailleurs et même, vont tuer les envoyés du Maître.

Si ces paraboles de la vigne et des noces sont adressées aux scribes et aux pharisiens qui ont déjà projeté de faire mourir Jésus, n’oublions jamais que la Parole de Dieu est toujours actuelle et qu’elle s’adresse à chacun de nous, aujourd’hui.

Les deux derniers dimanches nous donneront une clé pour éviter le sort réservé à ceux qui rejettent ouvertement le Seigneur.

“Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.” (29e dimanche) Remettre les choses à leur place et remettre Dieu à la première place, tel est l’enseignement de Jésus. Les maux de tous les temps viennent du rejet de Dieu, du refus d’accueillir sa volonté, du désir de puissance, de domination, l’orgueil démesuré qui nous fait croire que nous sommes Dieu, que tout nous appartient et que nous pouvons impunément piller ce qui est à Dieu et qu’il a nous a confié.

Mettre Dieu à la première place : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.” (30e dimanche). Aimer Dieu d’abord ; et cela passe par l’écoute de sa volonté exprimée dans sa Parole, annoncée, commentée, expliquée, éclairée par son Eglise qui a reçu mission d’enseigner les hommes. L’écoute de la volonté divine nous décentre de nous-même et nous permet de reconnaître en Dieu l’unique source de tout bien, de la vie, de la véritable charité. Car mettre Dieu en premier dans nos vies et dans notre cœur, c’est être rendus capables de vivre la charité fraternelle. “Et ton prochain comme toi-même.” L’amour pour Dieu, l’amour de Dieu, entraîne toujours l’amour pour le prochain.

Méditant sur sa vocation, Thérèse s’écria, émerveillé : “ Je compris que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux… En un mot, qu’il est éternel ! Alors… je me suis écriée : O Jésus mon amour, ma vocation enfin je l’ai trouvée. Ma vocation c’est l’amour… Dans le cœur de l’Eglise ma Mère, je serai l’amour… Ainsi je serai tout.”

Puissions, avec la grâce de Dieu, prendre le même chemin.

                                                                                                                                              P. Stéphane +

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